Pour combattre le « scandale » du gaspillage alimentaire, France Nature Environnement (FNE) lance une opération pilote auprès de familles et de restaurants pour les aider à trouver des pratiques bénéfiques pour leur budget et pour la planète.
Chaque famille, selon les estimations, jette de 20 à 40 kg d'aliments par an. Si l'on y ajoute le gaspillage au restaurant, 95 kg d'aliments seraient jetés en Europe par personne et par an, estime la FAO (1), voire 280 kg si on inclut les pertes à toutes les étapes de la chaîne d'approvisionnement. Le coût par foyer varie de 200 à 1.500 euros, selon que l'on inclut ou non les coûts de production, de distribution et de mise au rebut des aliments gaspillés.
Pour FNE, c'est non seulement un « scandale éthique » dans un contexte de malnutrition, mais aussi « un scandale environnemental majeur » du fait de l'espace, des pesticides, de l'eau, du pétrole « utilisés en vain ». De ces aliments perdus, un tiers vient des ménages, dont 75 % pourraient être utilisés : produits même pas déballés, restes de repas, fruits et légumes un peu abîmés, pain de la veille, liquides entamés...
Forte de ce constat, FNE, réseau de 3.000 associations, vise trois sources de gaspillage : des foyers (une trentaine ont été mis à contribution), des restaurants (6) et deux cantines scolaires. « On veut faire du coaching minceur de nos poubelles », résume Benoît Hartmann, porte-parole de FNE.
Dans un premier temps, il s'agit de faire un diagnostic en pesant les aliments jetés, sans rien changer à ses habitudes. Dans un deuxième temps, les participants à l'opération continueront à peser les aliments jetés, mais sous contrôle d'un « coach » : un membre d'une association, qui soulignera les « mauvaises pratiques » et conseillera les bonnes, comme la cuisine des restes (le Sytcom, l'agence des déchets de la Région parisienne, propose sur son site des « fiches cuisine anti-gaspi »).
En septembre, FNE imagine d'utiliser une structure itinérante avec un chef qui confectionnera des plats avec des aliments destinés au rebut, qu'il fera goûter aux Parisiens. « Plutôt que méthaniser les restes, il faut d'abord essayer d'avoir moins de restes », souligne Benoît Hartmann.
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(1) FAO : Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture.