Des scientifiques plaident lundi dans une tribune pour le vote « d'un étiquetage nutritionnel simplifié unique » des aliments dans la loi de santé publique et critiquent le système proposé par Carrefour, lui demandant d'y renoncer.
Dans cette tribune publiée dans le Journal international de médecine (JIM.fr) à l'initiative de plusieurs sociétés savantes, dont la Société française de santé publique, les signataires estiment que Carrefour aurait dû attendre et se conformer à un système unique officiel, validé par les pouvoirs publics.
L'étiquetage informant sur la qualité nutritionnelle des aliments pour équilibrer sa nourriture, à l'instar de ce qui se fait déjà pour l'habitat ou l'électroménager, devrait être l'une des mesures phares du projet de la loi de santé qui doit être présenté mercredi en conseil des ministres.
Le 24 septembre, Carrefour a annoncé la mise en place de son système d'étiquetage nutritionnel. Entre la fin de 2014 et le printemps 2015, les produits de marque Carrefour doivent être siglés d'un pictogramme de couleur verte, bleue, orange ou violette, en forme de pyramide inversée. Le groupe n'a pas retenu la couleur rouge, également préconisée par l'Agence sanitaire de sécurité sanitaire (Anses).
Ils demandent aux parlementaires de voter le principe « d'un étiquetage nutritionnel simplifié unique »
Les produits Carrefour porteront aussi une indication de fréquence d'utilisation associée à chaque couleur : « trois fois par jour », « deux fois par jour », « une fois par jour » et « de temps en temps ».
« Ces messages d'accompagnement sont indéfendables sur le plan scientifique », relèvent les signataires de la tribune. On trouve ainsi dans le catalogue proposé par le groupe : « Pizza au fromage, à consommer une fois par jour ».
Refusant que l'information nutritionnelle soit « réduite à une opération de marketing », les signataires demandent au groupe « de renoncer » à l'instauration de ce système dans lequel il « fixe ses propres seuils, la forme de son logo et attribue lui-même les notes à ses produits ».
Ils demandent aux parlementaires de voter le principe « d'un étiquetage nutritionnel simplifié unique » et aux pouvoirs publics de publier « dès maintenant le format de cet étiquetage correspondant au système de cinq couleurs s'appuyant sur les seuils fixés par l'Anses ».
Dans le cadre de cette démarche, une pétition sur internet, forte à ce jour de plus de 24.000 signatures, a aussi été lancée par 33 sociétés savantes et associations.