Le ministre de l'Agriculture a dévoilé le 7 octobre 2014 les quatre axes prioritaires de la nouvelle politique publique pour l'alimentation. La loi d'avenir pour l'agriculture (en attente de publication au Journal officiel) ainsi que le nouveau programme pour l'alimentation (PNA) doivent servir de base à cette nouvelle politique publique « piloté au niveau interministériel par le ministre de l'Agriculture ».
Par ailleurs, Stéphane Le Foll est revenu sur la volonté du ministère de la Santé de prévenir les consommateurs de la richesse nutritionnelle des aliments via des feux tricolores. « Le score ne donne pas de réponse à la grande question alimentation/santé », a relevé le ministre de l'Agriculture qui a expliqué « être en discussion avec la Santé sur le sujet ».
1. Justice sociale
Le premier axe de cette politique pour l'alimentation doit permettre de répondre à l'un des objectifs prioritaires fixé par François Hollande : « L'accès à une alimentation de qualité pour tous ». Selon le ministre, l'accent doit être mis « sur les projets combinant l'aide alimentaire et les actions d'accompagnement éducatives et sociales » comme les jardins d'insertion sociale ou les ateliers culinaires. A ce titre un des objectifs, en partenariat avec le ministère de la Justice, devrait permettre d'améliorer la qualité de l'offre alimentaire en milieu carcéral et de former les détenus aux métiers de bouche afin de faciliter leur réinsertion sociale.
2. Education alimentaire
« L'éducation peut modifier les comportements de manière durable », affirme Stéphane Le Foll. La loi d'avenir pour l'agriculture est d'ailleurs venue compléter le code de l'éducation sur ce point. Le ministre souhaite mobiliser le programme européen sur le sujet « pas utilisé à la hauteur de ce qu'il devrait ». Il s'agit de lutter contre une alimentation trop sucrée et/ou pas assez diversifiée.
3. Lutte contre le gaspillage
« Il s'agit d'un axe stratégique, rappelle le ministre, puisque cela représente 20 kg de déchets par an et par personne dont 7 kg sont encore emballés ». L'accent devrait être mis sur ce qui n'est même pas mis sur le marché afin de le retraiter. Les banques alimentaires doivent être actrice de ce projet.
4. Ancrage territorial
« Il s'agit de patriotisme alimentaire », illustre Stéphane Le Foll, qui souhaite que l'on reconnecte l'offre à la demande locale. Un cadrage juridique doit cependant être fait pour permettre de répondre aux exigences des marchés publics et ne pas porter atteinte au droit de la concurrence. Le ministère de l'Agriculture va donc mettre en place un guide des achats afin d'aider les acheteurs à prendre en compte les productions locales et les aliments de qualité pour « sortir de la seule logique de prix bas ».