La consommation alimentaire des Français a globalement souffert de la crise économique en 2008 et 2009, avant de se reprendre en 2010. La viande, les fruits et légumes, les boissons alcoolisées s'effacent au profit du poisson ou des boissons non alcoolisées, constate une étude diffusée par FranceAgriMer.
La consommation de produits alimentaires (hors boissons), qui avait progressé de 0,7 % en 2007, s'est repliée de 0,3 % en 2008 puis à nouveau de 0,2 % en 2009. L'habillement, le meuble, l'hôtellerie et la restauration ont, eux aussi, souffert de la crise, contrairement aux dépenses de santé, de logement, de loisirs et d'éducation.
La consommation de viande, qui s'était stabilisée en 2007, a repris sa baisse en 2008 et 2009. « La viande n'apparaît plus comme un aliment incontournable à chaque repas. On enregistre un transfert de la viande rouge, jugée chère, au profit de la viande blanche ». L'étude relève par ailleurs un déplacement des achats vers les produits dérivés (saucisses, boulettes...).
Lait, fromages et œufs, considérés comme des produits de base, se maintiennent globalement. Néanmoins, yaourts et desserts lactés marquent le pas.
Les poissons et crustacés progressent en 2008 et 2009 en raison de transferts d'achats vers les espèces les moins chères, et vers la conserve et le surgelé au détriment du frais.
Les achats de fruits et les légumes déclinent et se modifient : les produits frais, en particulier les hors-saison, se font plus rares tandis que les discounters renforcent leur part de marché. Les féculents bénéficient de cette désaffection.
Le pain et les céréales du petit-déjeuner maintiennent leurs positions alors que les gâteaux et les biscuits reculent.
Les boissons non alcoolisées fraîches et les alcools, dont la consommation avait diminué en 2008, sont reparties à la hausse en 2009, contrairement aux vins, cidres, champagnes et bières. Si les sodas enregistrent une « forte diminution » globalement, les « incontournables » (Coca-Cola, Schweppes) résistent.
En 2010, une « reprise fragile de la consommation » alimentaire est observée (+2 %). FranceAgriMer estime néanmoins que « le retour de l'inflation annoncée pour 2011 devrait avoir un impact négatif sur la consommation des ménages et fragiliser la reprise entrevue en 2010 ».