Fabriquer des aliments pour animaux exige avant tout des matières premières. Or, qu’il s’agisse de matières premières énergétiques avec l’accroissement du prix des céréales ou de matières premières protéiques, avec la disponibilité des co-produits des biocarburants, tout le marché est en ébullition. Quelque 1,3 million de tonnes de tourteaux de colza, 550 000 t de drêches de blé et 160 000 t de drêches de maïs supplémentaires sont ainsi attendues d’ici 2010. Les fabricants d’aliments pour animaux s’estiment les mieux placés pour valoriser ces co-produits. Ils espèrent bien montrer qu’ils sont des partenaires incontournables des éleveurs comme l’illustrait la table ronde organisée par le Snia (Syndicat national des industriels de la nutrition animale) jeudi 24 mai. «Les coproduits doivent avant tout montrer leur innocuité», a souligné Pascale Briant directrice de l’Afssa, (agence française de sécurité sanitaire des aliments). «Nous n’avons jamais eu de problème sanitaire avec des aliments industriels alors qu’il nous est arrivé d’en avoir avec des coproduits incorporés directement» a noté Lionel Vivenot, technicien de l’Union laitière de la Meuse qui suit 350 élevages. Le règlement zoonose qui impose l’absence de salmonelles dans les aliments pour volailles dès 2008, et pour les porcs dès 2009, requiert de fait un traitement thermique des aliments qui devrait redistribuer les cartes entre fabricants et éleveurs. Dans le même temps, les industriels sont bien conscients que les demandes des éleveurs évoluent, dans un souci de gestion du temps de travail, avec par exemple l’émergence des rations sèches, ou dans une demande de conseils stratégiques sur l’exploitation. Les fabricants se disent prêts à rendre ce type de services pour autant qu’il soit possible de les rémunérer. |