Plusieurs centaines de personnes, 3.000 selon les organisateurs, 2.000 selon les gendarmes, ont participé dimanche à Fouesnant (Finistère) à une manifestation et à une contre-manifestation sur le thème des algues vertes.
Les deux rassemblements, organisés à quelques centaines de mètres de distance le long de la plage du Cap Coz, se sont déroulés sans incidents, sous la surveillance étroite de gendarmes et de CRS.
La coordination Marées vertes de Bretagne, qui revendique le soutien de 80 associations écologistes, a défilé sur une plage en partie recouverte d'une pellicule d'algues vertes, dénonçant lors d'un meeting « les méfaits de l'agrobusiness ».
« Les algues vertes sont devenues un problème de santé publique, il faut réduire le cheptel pour sortir de ce bourbier », a affirmé à la tribune Jean-François Piquot, porte-parole d'Eaux et Rivières de Bretagne, alors que l'été a été marqué par la mort d'une trentaine de sangliers sur une plage des Côtes-d'Armor et la reconnaissance dans deux rapports officiels de la forte toxicité des algues en décomposition.
Les écologistes ont également dénoncé la faiblesse de l'action de l'Etat, malgré la signature de plans algues vertes.
A quelques centaines de mètres du rassemblement écologiste, un collectif local créé par des agriculteurs et des acteurs du monde économique a réuni plusieurs centaines de personnes, 1.500 selon les organisateurs, sous la bannière de « Bretagne unie ».
« Dénonçons le discours populiste de certains écologistes, ou pire de certains chercheurs qui sont en réalité plus militants que scientifiques », a déclaré Alain Le Bellac, un producteur de lait dépité par la « stigmatisation des agriculteurs ».
« Il ne faut pas s'opposer les uns aux autres, l'agriculture n'est pas la seule responsable des pollutions », a plaidé Gwenola Bayes, hotelière-restauratrice à Fouesnant, avant de s'inquiéter de l'impact des polémiques sur l'image de la Bretagne et le tourisme pour une « pollution qui ne concerne que 4 % des plages bretonnes ».