Des milliers de personnes, riverains et écologistes, se sont rassemblés dimanche en début d'après-midi sur une plage des Côtes-d'Armor pour protester contre la prolifération d'algues vertes sur le littoral breton.
Près de 3.000 personnes au plus fort du rassemblement (2.500 selon la police, de 4.000 à 5.000 selon les organisateurs) ont répondu à l'appel du collectif «Urgence marées vertes» pour cette manifestation organisée à Hillion, dans la baie de Saint-Brieuc, une des communes bretonnes les plus touchées.
«Nous ne pouvons plus tolérer que chaque année, le littoral breton se transforme en prairies marécageuses malodorantes et dangereuses pour la santé», a déclaré Jean-François Piquot, porte-parole de l'association Eau et rivières de Bretagne.
La mairesse d'Hillion, Yvette Doré, qui est également intervenue, a rappelé que leur «combat est un combat contre les algues vertes, pas contre les agriculteurs».
L'élue a indiqué que des algues vertes étaient encore présentes, il y a une quinzaine de jours, sur la plage La Granville à Hillion, où se tient la manifestation. Les algues ont été déplacées par les vents un peu plus loin, laissant la possibilité aux manifestants de se rendre sur la plage sans danger.
Longtemps contestée, la toxicité des algues a été officiellement reconnue cet été après la mort d'un cheval, intoxiqué à la fin de juillet à Saint-Michel-en-Grève par les émanations d'hydrogène sulfuré (H2S) s'échappant des ulves (algues) en décomposition. La bête a succombé en quelques minutes alors que son cavalier, victime d'un malaise, a pu être sauvé "in extremis" par un témoin.
La mort suspecte d'un salarié qui transportait des algues vertes, toujours dans les Côtes-d'Armor, a également contribué à relancer le débat. Saisi au début de septembre sur ce décès, le procureur de Saint-Brieuc attend les résultats d'analyse.
Alors qu'un comité interministériel a commencé à plancher sur un plan d'action, le débat porte sur le moyen de lutter contre la prolifération des algues, présentes à l'état naturel mais en quantité limitée.
Pour les écologistes, les rejets de l'agriculture intensive et des porcheries industrielles sont les premiers responsables.
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