A la demande de la Présidence suédoise, le Conseil économique et social de l'Union européenne (EESC) a présenté ses conclusions concernant les différents maux liés à la consommation d'alcool au sein de la société européenne. Il appelle à un contrôle plus strict des règles de commercialisation et de fixation des prix pour les alcools, afin de réduire les problèmes liés à leur consommation, révèle un communiqué de la Commission européenne mardi.
Lors de sa séance plénière du 30 septembre 2009, l'EESC a adopté l'idée de mettre en place une «stratégie horizontale pour combattre les conséquences de l'abus d'alcool sur la santé et ses répercussions d'un point de vue social et économique, et pour promouvoir une consommation responsable».
«Ces mesures visent à réduire au sein de l'UE la proportion des personnes dont on estime qu'elles ont un comportement à risque vis-à vis de l'alcool. Actuellement, elle s'élève à 15% de la population adulte. Ces mesures visent également à protéger les enfants des dégâts collatéraux liés à l'alcool», indique le communiqué.
L'EESC souligne que «la consommation excessive d'alcool en Europe est responsable d'environ 195.000 morts par an, à la suite d'un accident, d'une maladie du foie ou d'un cancer, etc.».
Au-delà des conséquences médicales d'une consommation excessive d'alcool, le conseil insiste sur ses implications sociales et économiques «significatives», telles que l'augmentation des frais de santé et la baisse de productivité (des personnes dépendantes de l'alcool).
Jillian van Turnhout, eurodéputée irlandaise rapporteure de ce dossier, indique que «de 5 à 9 millions d'enfants en Europe subissent les méfaits de l'alcool dans leurs familles».
L'EESC a également estimé que le marketing concernant les boissons alcoolisées pousse les enfants et les adolescents à commencer à boire de l'alcool, ou à en consommer plus s'ils en buvaient déjà.
«La consommation excessive d'alcool est un facteur aggravant pour la recrudescence du crime et de la violence. Elle favorise aussi les carences affectives dans le milieu familial, les comportements sexuels risqués et les maladies sexuellement transmissibles», martèle J. van Turnhout.
L'EESC milite pour mettre en place des campagnes de sensibilisation au niveau des Etats membre et de l'Union pour «alerter les femmes enceintes face au risque de syndrome d'alcoolisation fœtale, qui se manifeste par des anomalies congénitales du nourrisson à la suite d'une consommation d'alcool pendant la grossesse».