« Le bilan de la distribution des aides de l’OCM n’est pas favorable aux coopératives. Il va falloir recadrer les choses », a déclaré Denis Verdier lors d’une conférence de presse le 23 mai 2012. Le président de la CCVF (Confédération des caves coopératives de France) a également fait part de sa volonté de rencontrer très rapidement les nouveaux ministres de l’Agriculture, du Redressement productif et de l’Économie solidaire.
« L’aide à l’investissement a fait l’objet d’un tel saupoudrage qu’en deux ans l’enveloppe a été consommée et qu’il a fallu tout arrêter », rappelle Denis Verdier. Et cette subvention a profité davantage aux vignerons indépendants qu’aux caves coopératives.
Selon les chiffres de FranceAgriMer, les dossiers acceptés représentent 297 millions d’euros d’aide, dont 57 % pour les caves particulières, 29 % pour les coopératives et 13 % pour le négoce.
Pour éviter de repartir du même pied lors du prochain programme qui démarrera en 2014, Denis Verdier préconise de relever le plancher d’attribution de l’aide. Ce plancher est fixé à 8.000 euros d’investissement par entreprise (donnant droit à 3.200 euros d’aides). « 8.000 euros, est-ce vraiment un investissement ? » s’interroge Denis Verdier, sans pour autant préciser quel serait selon lui le seuil acceptable.
Un second critère devrait entrer en compte selon Denis Verdier : « La capacité à créer de la valeur ajoutée, en particulier par l’exportation dans les pays lointains. » Il faudrait donc aider en priorité les entreprises dont les investissements serviraient à améliorer les exportations en volume et en valeur.
La CCVF s’inquiète d’un autre sujet : la réforme de la Pac. Elle veut rencontrer au plus vite le nouveau ministre de l’Agriculture pour lui expliquer qu’il n’est pas question que la viticulture soit exclue d’entrée de jeu des paiements directs (aides à l’hectare) que la Commission propose de verser à tous les agriculteurs, en contrepartie d’efforts en faveur de l’environnement, après 2014.
Denis Verdier a révélé que Bruno Le Maire avait demandé que les États membres aient la possibilité d’exclure la viticulture du régime des paiements directs. Il a rappelé que toute la production viticole (CFVDP, CNAOC, CCVF et Vif) y est opposée.
De manière plus surprenante, il veut aussi rencontrer le nouveau ministre chargé de l’Économie sociale et solidaire. « Les coopératives s’inscrivent dans cette logique de l’économie sociale et solidaire. Nous allons demander à être reçus par Benoît Hamon pour savoir si les coopératives peuvent être encouragées pour favoriser la croissance. »
De même, il veut rencontrer Arnaud Montebourg, ministre du Redressement productif, chargé de la mise en place de la banque publique d’investissement, pour voir dans quelle mesure cette banque peut aider les coopératives.
« La notion de croissance », portée par le nouveau gouvernement, « nous va bien », a déclaré Denis Verdier.
(Article initialement publié sur Lavigne-mag.fr)