Plus de 300 acteurs du monde agricole, des filières, de la recherche et de la société civile ont été consultés durant plusieurs semaines pour poser les bases d'un plan « Agriculture-Innovation 2025 ». Le résultat, présenté le jeudi 22 octobre 2015 à Stéphane Le Foll, ministre de l'Agriculture, Axelle Lemaire, secrétaire d'état au Numérique, et Thierry Mandon, secrétaire d'Etat à l'Enseignement supérieur et à la Recherche, prend la forme d'un rapport avec 30 propositions de projets.
Les quatre auteurs - Jean-Marc Bournigal, François Houllier, Philippe Lecouvey et Pierre Pringuet, respectivement dirigeants de l'Irstea, de l'Inra, de l'Acta et d'AgroParisTech (1) - ont remis leurs conclusions dans le but de « développer une agriculture compétitive et respectueuse de l'environnement » pour les dix prochaines années. Le gouvernement a reçu favorablement ce rapport et annonce vouloir mettre en place un comité de pilotage pour mettre en œuvre les 30 propositions.
Stéphane Le Foll a précisé par ailleurs que ce comité « associera l'ensemble des acteurs ayant écrit le rapport ». « Nous réfléchirons sur la manière d'en intégrer d'autres » a-t-il poursuivi. Le plan d'action découlant du rapport sera structuré autour de 4 programmes de recherche sur des thématiques prioritaires : « Sols - Eau - Climat » : mobiliser les sols pour atténuer le changement climatique et renforcer la sécurité alimentaire, « Capteurs - Risques sanitaires », « Technologies robotiques et Numérique pour l'agriculture », « Produire autrement en actionnant les leviers de la biologie des systèmes et de synthèse, les biotechnologies et le biocontrôle ».
Créer un portail de données et des « living-labs »
Les 30 projets sont regroupés autour de 9 axes, dont les domaines de l'agro écologie, la bioéconomie, l'agriculture numérique, la robotique ou encore la génétique et la formation. Déjà mentionnée lors des premiers rendez-vous de l'agriculture connectée à Angers vendredi 16 octobre, Stéphane Le Foll a de nouveau appuyé la proposition de création d'un portail de données à vocation agricole « pour mettre à disposition des données multiples et définir de nouveaux services ». « Il faut faire en sorte de créer une ferme des données », a-t-il expliqué.
De façon complémentaire, les ministres souhaitent aussi la création de « laboratoires vivants » de l'agroécologie, portés par la profession pour mettre en œuvre des projets territoriaux d'innovation dans tous les domaines agricoles. Pour le ministre de l'Agriculture, le plan « Agriculture-Innovation 2025 » tient surtout d'une stratégie nationale pour « être à la pointe des enjeux de demain ». Sans se déconnecter de l'actualité dans l'élevage, il ajoute que son ministère « essaie de répondre à l'urgence de la crise et de penser à l'avenir. Il y a un plan de soutien mais que faire pour demain pour éviter la crise ? C'est une stratégie globale, il faut construire l'avenir. [...] On doit assurer et assumer un leadership ».
Un colloque avant le Sia sur le financement du plan « Agriculture-innovation 2025 »
Quant aux financements, Stéphane Le Foll a déclaré que le gouvernement organisera un colloque dans le but de présenter les soutiens pour toutes ces actions, cela « avant le Salon de l'agriculture ». Thierry Mandon a précisé d'ores et déjà que les investissements d'avenir seront prolongés par un troisième programme au « fort accent agricole ». Axelle Lemaire a indiqué de son côté que Bercy était aussi mobilisé, notamment au travers du programme Nouvelle France industrielle, pour les objets intelligents comme les drones ou les capteurs. Insistant sur la création d'une plateforme de données, la secrétaire d'Etat au Numérique souhaite que celle-ci soit mise en œuvre rapidement. « L'essentiel d'abord est de créer l'outil, qui devra être accompagné d'un réseau social. Il faut une appropriation par les agriculteurs, un partage et une mise en réseau dans la communauté agricole », a-t-elle déclaré.
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(1) Institut de recherche en sciences et technologies pour l'environnement et l'agriculture, Institut national de la recherche agronomique, Association de coordination technique agricole, Institut des sciences et industries du vivant et de l'environnement.
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mardi 27 octobre 2015 - 08h40
On aura cessé notre activité avant. Baisse des prix, baisse des aides, augmentation des charges couts environnementaux avec à la clé baisse de production, matraquage fiscal, discrimination anti céréaliers.. On va dans le mur tout droit, si ce n'est pas déjà fait. On ira faire del 'agriculture ailleurs