L'élevage herbager extensif constitue le principal modèle d'agriculture à « haute valeur naturelle » (HVN) (voir la définition plus bas) en France, indique une publication Agreste du ministère de l'Agriculture diffusée le 5 décembre 2014, dans le cadre d'un état de lieux de ce type de production demandé par la Commission européenne.
© AM/GFA
L'étude précise que ce type d'agriculture représente 5 millions d'hectares, dont 3,8 millions sont des prairies permanentes. Les zones HVN couvrent 18 % de la SAU du territoire et concernent 80.000 exploitations agricoles.
L'élevage fortement contributeur à la HVN
L'élevage extensif est l'activité la plus présente sur ce type de surface. Le ministère précise que « l'activité de viande est plus souvent présente dans les ensembles HVN identifiés, viande ovine dans des contextes climatiques secs, viande bovine dans les zones où la pluviométrie est plus importante ».
La production laitière est quant à elle restée HVN dans les zones ou le contexte pédoclimatique n'a pas permis une mise en place de la mécanisation fourragère.
Les zones à forte proportion d'HVN (plus de 20 % de la SAU) sont donc réparties sur les principaux secteurs d'élevage à viande. La publication du ministère localise ces territoires sur « un large pan du Massif central, notamment les zones bocagères d’élevage à viande du nord (Charolais, Bourbonnais) et les grands causses du sud, la montagne pyrénéenne – notamment centrale avec une surface importante d’estives –, les Alpes, la Corse, le Jura et le versant ouest de la montagne vosgienne et enfin le pays d’Auge ».
L'agriculture HVN, qu'est-ce que c'est ?
Au niveau européen, l'agriculture HVN se qualifie par « une faible utilisation d'intrants, une forte diversité du couvert végétal et une part élevée de végétation dite semi-naturelle ».
Elle doit permettre le maintien d'une biodiversité spécifique et dépendante du mode de production pratiqué. Elle a été définie à la suite de l'observation d'un oiseau, le crave à bec rouge, en Irlande, qui est dépendant pour son alimentation d'insectes présents dans les zones de polyculture-élevage.
Faisant suite au constat de la présence majoritaire de l'activité d'élevage extensif sur les zones HVN, les critères permettant la quantification de cette agriculture en France reposent sur la présence d'au moins 20 % de prairies permanentes et un chargement de 0,5 UGB*/ha en zone pastorale ou 1,1 UGB/ha en dans les zones productives du Nord.
La quantification de l'agriculture HVN doit permettre le suivi des politiques européennes de développement durable, c'est-à-dire le deuxième pilier de la politique agricole commune (Pac).
_____
* Unité gros bovins.
