Une enquête préliminaire a été ouverte sur l'agneau de l'Inra génétiquement modifié qui s'est retrouvé dans le commerce et la chaîne alimentaire, sans doute après des actes individuels en interne, a-t-on appris mercredi de source judiciaire.
Confiée aux gendarmes de la section de recherche de Paris, cette enquête porte sur des faits présumés de mise sur le marché sans autorisation d'un produit contenant des OGM, abus de confiance et tromperie.
Tout en dénonçant un « acte inadmissible » sur son site de Jouy-en-Josas dans les Yvelines, l'Institut national de la recherche agronomique (Inra) a assuré que la viande de cette agnelle ne présentait « aucun risque » pour le consommateur. L'institut a évoqué « des actes individuels inadmissibles » et « une succession d'erreurs et de responsabilités dans toute la chaîne hiérarchique ».
Rubis, une agnelle née d'une brebis génétiquement modifiée dans le cadre d'un programme de recherche médicale sur l'infarctus du myocarde, a été amenée avec des animaux normaux à un abattoir francilien avant d'être vendue à un particulier non identifié fin 2014. Contrairement à sa mère, la jeune femelle n'était pas porteuse de la protéine de méduse, une protéine fluorescente verte.
Les faits se sont déroulés en août 2014, mais n'ont été découverts qu'en novembre par le centre. Ils ont été volontairement « dissimulés pendant trois mois par les personnes qui étaient directement concernées par l'entretien des animaux », notamment un technicien animalier et le responsable des activités expérimentales sur les bovins, ovins et caprins, selon le président du centre Inra de Jouy-en-Josas (Yvelines), Benoît Malpaux.