Le directeur de l'OMC, Pascal Lamy, a demandé par écrit aux ministres des pays membres de se préparer à se rendre à Genève du 13 au 15 décembre pour tenter de trouver une issue aux négociations sur le cycle de Doha.
«J'ai le sentiment que (notre) manière de procéder pourrait nous permettre de réunir les ministres dans un créneau situé aux environs des 13, 14, 15 décembre», a expliqué M. Lamy dans un fax adressé il y a deux jours à une trentaine de pays membres.
«Ce fax propose une date provisoire, mais n'est pas une convocation officielle», car M. Lamy n'a pas encore rendu sa décision, a précisé une source diplomatique.
Selon la même source, le directeur de l'OMC envisage par ailleurs de convoquer «deux jours avant la réunion ministérielle, soit les 11 et 12 décembre, un groupe plus restreint de sept membres de l'OMC» auquel s'ajouteront peut-être de trois à huit autres membres considérés comme représentatifs dans les négociations.
«Il s'agit, selon les termes de M. Lamy, d'une réunion ''d'échauffement'' qui doit permettre de déblayer le terrain avant l'arrivée des autres ministres, a précisé cette source. Les Etats-Unis, l'Union européenne, le Brésil, la Chine, l'Inde, le Japon ainsi que l'Australie seraient parmi les élus», a-t-elle indiqué.
Sous la pression internationale pour trouver une issue au cycle devant libéraliser les échanges et par là, favoriser le commerce international dans un contexte de crise économique mondiale, M. Lamy a multiplié ces deux dernières semaines les discussions avec les principaux protagonistes des négociations de Doha qui patinent depuis sept ans.
«Grâce à tous ces efforts, nous avons progressé pour ce qui est de réduire les divergences», s'est félicité le Français dans sa missive.
Mais il reconnaît que les points de friction laissés en suspens par l'échec de la dernière réunion ministérielle de juillet sont encore nombreux: «Nous avons encore un certain nombre de questions en suspens», dit-il.
M. Lamy semble toutefois considérer qu'il n'a plus tellement d'autre choix que de faire cette réunion en dépit du risque d'échec.
«Si nous échouons, nous aurons un problème mais même si le risque d'échec subsiste, les risques encourus si nous n'essayons pas» sont encore plus importants, dit-il ajoutant: «Il y a maintenant de toute évidence urgence: il faut que le Cycle (de Doha) produise des résultats.»
Passé non loin d'un accord l'été dernier, le directeur de l'OMC a l'air bien décidé à ne pas laisser filer une occasion de donner une impulsion à ce laborieux cycle entamé en 2001 et qui devait initialement être conclu en 2004. Sa décision officielle devrait être connue d'ici à la fin de la semaine, selon des sources proches de l'OMC.