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Betteraves

Malgré une baisse de revenu d'au moins 20%, «l'horizon s'éclaircit» (congrès de la CGB)

Publié le vendredi 05 décembre 2008 - 18h44

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Récolte des betterave. © C. Thiriet
Récolte des betterave. © C. Thiriet

«Nous entrons dans une ère où nous serons déficitaires en sucre, a prédit Alain Jeanroy, directeur général de la CGB (Confédération générale des planteurs de betteraves), lors d'une conférence de presse, vendredi 5 décembre. Les cours devraient remonter en 2009, peut-être même au premier semestre». Le bilan déficitaire passerait de 3 à 5 Mt de sucre en 2009-10. Les exportations brésiliennes devraient commencer à décroître et l'Inde s'est retirée du marché international. Dans les PMA (pays les moins avancés), qui contribuent aux importations françaises, les projets de développement de cultures sucrières sont fortement remis en cause.

Le manque de betteraves en 2008, lié à l'insuffisance des prix des betteraves hors quota, a conduit les industriels à proposer aux planteurs, dès l'été de 2008, des contrats de betteraves hors quota en volumes et en prix pour 2009. La CGB avait recommandé au printemps de contractualiser à un prix qui ne soit pas inférieur à 23 €/t. Cette augmentation de la production devrait se traduire par une progression des surfaces de 3 ou 4%, pour une surface prévisionnelle de 360.000 ha en 2009. Ainsi, 2009 devrait retrouver le niveau de production moyen de 2000-2005, grâce à l'augmentation des débouchés de l'industrie chimique et de l'éthanol.

«Nous avons une vraie inquiétude sur l'importation de sucre», alerte Alain Jeanroy. Alors que l'Union européenne était exportatrice nette, elle importe aujourd'hui le quart de sa consommation, soit 4 Mt. La CGB émet des doutes sur l'application de la clause de sauvegarde qui doit limiter les importations à 3,5 Mt. D'autant que des concessions pourraient encore être consenties lors de la négociation d'autres accords bilatéraux avec l'Ukraine et l'Amérique centrale. «L'industrie chimique, et maintenant les utilisateurs de sucre, demandent d'avoir recours à des importations de sucre au cours mondial, alors qu'ils profitent déjà d'une baisse de 40% du prix du sucre avec la réforme», s'insurge le directeur de la CGB.

La CGB s'inquiète aussi de la limitation de la clause de sauvegarde à sept ans, dans le cadre des accords de l'OMC. La proposition de donner au sucre le statut de produit sensible ne satisfait pas le syndicat, car elle se traduirait par une augmentation des importations de 700.000 ha.

Concernant les biocarburants, «l'horizon s'éclaircit, se réjouit Alain Jeanroy. Tous les feux sont au vert pour que les objectifs de Paris comme de Bruxelles soient atteints»: taxation de l'éthanol à l'unité énergétique qui ne dépasse pas celle du SP95, remplacement des pompes SP98 par des pompes E10 à partir du début de 2009, pérennisation de l'exonération fiscale pour l'E85, suppression du malus pour les véhicules flex-fuel et étude très positive de l'Ademe et de l'IFP sur les biocarburants. De plus, une directive européenne sur la taxation des carburants, prévue pour le début de 2009, doit encourager la taxation en fonction de la quantité de CO2 évitée et introduire la notion de pouvoir énergétique, deux points qui favorisent l'éthanol.

Après une baisse de revenu des planteurs estimée à 20% pour 2008 du seul fait de la réforme sucrière (sans tenir compte de l'augmentation des charges), Eric Lainé, président de la CGB, compte sur la progression ininterrompue des rendements pour augmenter les revenus. «Nous mettons le cap sur les 100 t/ha, à condition que le paquet pesticides ne vienne pas entraver nos efforts. Nous comptons sur les OGM pour y parvenir, notamment sur des betteraves résistantes au froid qui constitueraient un vrai saut technologique et permettraient d'allonger la durée de campagne».

La filière betteravière, à laquelle se sont déjà joints des acteurs de la luzerne, veut mettre en place une nouvelle filière en créant France Miscanthus. «Nous avons mesuré que l'équivalent de 7% de la surface de betteraves implantés en miscanthus suffirait pour la déshydratation des pulpes, indique le directeur de la CGB. Même si nous n'utilisons pas 100% de miscanthus, il pourrait être directement utilisé en mélange avec du charbon. C'est le seul débouché actuellement disponible pour cette plante». Les acteurs de la filière espèrent que ce projet bénéficiera du fonds de diversification doté par l'Union européenne, faisant suite à la fermeture des usines. En France, 64 millions d'euros doivent être répartis dans les régions. Les implantations de miscanthus pourraient débuter dès le printemps prochain, pour une récolte deux années plus tard.

M.L.B.


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